Massage
Départ En haut Alimentation Massage Autres mesures

pour la prévention des escarres

 

Départ
En haut

<Synthèse> <Fondements scientifiques > <Recommandations> <Références>

Synthèse

1

Le massage de patients dans le but de prévenir les escarres ne constitue pas une méthode efficace.

 

1. Fondements scientifiques

L'administration de massages (frictions) en vue de prévenir les escarres est très répandue et basée sur une longue tradition (1-3). Dès 1873, Paget  avait recommandé d'administrer des massages à l'éther, au whisky ou au brandy afin de prévenir les escarres (4). De nombreux produits sont toujours en usage (pommades, crèmes, savons, eau de cologne (5)). La meilleure technique de massage (pétrissage, friction, mouvements circulaires de la main) et la durée du massage sont depuis des années l'objet de nombreuses discussions.

 Dès 1962, des recherches menées auprès de patients gériatriques par Norton e.a. (6) ont montré que l'application locale de produits tels que crèmes, lotions, pâtes, poudres, en combinaison avec un massage, ne contribue pas à la prévention des escarres.

Dyson (7) a fait masser des patients sur un seul côté. Il rapporte que le nombre d'escarres sur le côté non massé était inférieur de 38% au nombre d'escarres sur le côté qui avait été massé. Il signale également qu'à l'autopsie, les tissus des patients massés étaient plus endommagés que ceux des patients non massés. Faute de données plus détaillées, nous ne pouvons juger de la qualité de cette étude.

Gosnell (8) et Olson (9) souscrivent à ces résultats et mettent en garde contre l'effet traumatisant sur les tissus déjà endommagés (début d'escarre). Ek (10) n'a pas pu montrer que le massage avait un effet bénéfique.

Dès 1985, le Rapport néerlandais du consensus (11) avait affirmé à juste titre qu'il n'existait pas de produits dont une application sur la peau aurait permis de prévenir les escarres. Pour ce qui est de la prévention, le seul effet positif du massage est que pour en bénéficier, le patient doit être retourné, ce qui correspond à une mobilisation alternée (bien que trop limitée et avec une position fautive) (12).

Lorsque des infirmiers pensent faire de la prévention en massant plus particulièrement les patients à risque, ils font en fait plus de mal que de bien. Le massage ne peut donc être recommandé dans le cadre de la prévention des escarres (1;2;6;12;13).

2. Recommandations

Le massage de patients dans le but de prévenir les escarres ne constitue pas une méthode efficace.

Le massage ne diminue pas la déformation des tissus, au contraire. Il ne constitue donc pas un moyen efficace de prévention des escarres. Il est même possible qu'un massage à type de pétrissage des points de pression soit nuisible.

Lorsqu'on décide de supprimer les massages, il convient d'instaurer une inspection régulière de la peau.

Références

(1)     Buss I, Halfens R. Massage helpt niet. T V Z 1997; 1074(12):346-348.

(2)     Anthony D. The treatment of decubitus ulcers: a century of misinformation in the textbooks. J Adv Nurs 1996; 24(2):309-316.

(3)     Halfens RJ, Eggink M. Knowledge, beliefs and use of nursing methods in preventing pressure sores in Dutch hospitals. Int J Nurs Stud 1995; 32(1):16-26.

(4)     Bliss MR. Acute pressure area care: Sir James Paget's legacy. Lancet 1992; 339:221-223.

(5)     Leger J. Protocoles de prévention et de soins d'escarres. Rev Infirm 1987; 37:23-24.

(6)     Norton D, McLaren R, Exton-Smith AN. An investigation of geriatric nursing problems in hospital. New York: Churchill Livingstone, 1975.

(7)     Dyson R. Bed sores - the injuries hospital staff inflict on patients. Nurs Mirror 1978; 146(24):30-32.

(8)     Gosnell DJ. Assessment and evaluation of pressure sores. Nursing Clinics of North America 1987; 22:399-416.

(9)     Olson B. Effects of massage for prevention of pressure ulcers. Decubitus 1989; 2(4):32-37.

(10)   Ek AC. Prevention, treatment and healing of pressure sores in long-term care patients. Scand J Caring Sci 1987; 1:7-13.

(11)   Bakker H. Consensus-bijeenkomst preventie decubitus. Utrecht: CBO, 1985.

(12)   Van De Blunt CE. Onderzoek onder ziekenhuispatiënten naar de effectiviteit van wrijven ter preventie van decubitus. Maastricht: Niet Gepubliceerde Eindverhandeling Rijksuniversiteit Limburg Maastricht, 1992.

(13)   Buss IC, Halfens RJ, Abu-Saad HH. The effectiveness of massage in preventing pressure sores: a literature review. Rehabil Nurs 1997; 22(5):229-34, 242.

<Synthèse> <Fondements scientifiques > <Recommandations> <Références>

 

Defloor T., Herremans A., Grypdonck M. et al. Herziening Belgische richtlijnen voor Decubituspreventie. Brussel: Federaal Ministerie van Sociale Zaken, Volksgezondheid en Leefmilieu, 2004.